Arbre en pleurs
Le Banquet 2022 /// Abbaye de l'Escaladieu (Occitanie)

Landart /// Traces humance, Accous

Ce qui m’intéresse dans un lieu c’est relever ses histoires invisibles. Les traces les plus marquantes que j’ai repérées dans le paysage de la Vallée d’Aspe sont celles des bouses de vaches. Elles sont étroitement liées aux mouvements de transhumance des bêtes dans les estives.

Mon idée est de réinterpréter l’expérience de cette vie à travers une œuvre qui transforme le déchet en une qualité d’un autre monde, en un matériau de construction qui devient dalle ou pavé pour tracer un chemin. Cette nouvelle relation avec le matériau, la bouse transformée, permet la compréhension de notre propre relation avec le sol. Le travail explore le sol comme une entité qui témoigne de notre rapport avec la vie naturelle. Il est également source d’énergies grâce à ses pouvoirs de régénérescence de transformer le résidu en matière vivante et fertile.Les paysages sont des espaces. Je suis intéressée à centrer notre regard sur la dialectique entre l’œuvre et le paysage d’Accous.

Le positionnement horizontal des dalles définit par où on doit se mouvoir pour comprendre. Cet agencement s’inspire des voies romaines dont on retrouve des vestiges morcelés dans différentes parties de France.

Ici, les dalles forment un chemin qui s‘interrompt, la ligne s’achève et se conclue elle-même. Dans ce mouvement arrêté, on retrouve l’idée d’une marche suspendue, d’un temps isolé.

J’ai voulu révéler l’espace liée à la conscience de perspective. Les bords de fougères dorées d’un côté, et le sol de fougères vertes de l’autre fonctionnent comme lignes, en opérant une coupe transversale dans l’espace. Les bords végétaux sont traités comme des éléments de dessins pour indiquer l’espace, et l’orienter vers un point de fuite imaginaire.

Mouler des briques de bouses c’est neutraliser leur poids initiale, on ne pense plus à leur origine,un point de fuite puisque la nouvelle forme permet d’élever et de construire et de dévier ainsi les lois de la gravité. La transformation des bouses interroge notre lien avec cet excrément qui pourtant a fait partie intégrante de nos constructions encore il y a encore peu.

Un grand merci à Caroline, Gilles et Philippe et toute l’équipe des PhoniesBergères pour ces quelques jours de résidence dans la vallée d’Aspe, et à Eric et Nathalie pour l’étable et les pâturages en estive, leur aide précieuse et l’insubmersible bonne humeur et … les délicieuses gourmandises sucrées.

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C’est en 2020, lors d’une résidence aux Phonies Bergères à Accous, dans les Pyrénées Atlantiques, que Barbara Schroeder rencontre les deux vachers Nathalie et Eric Bordenave et utilise la bouse de vache comme matériau artistique pouvant parler à la fois de transhumance et de migration, tout en faisant écho à l’histoire d’une région et aux vestiges des voies romaines qui traversaient autrefois la fougère. Façonnant des formes simples, ajoutant sporadiquement des pigments pour obtenir différentes teintes, Barbara Schroeder nous offre une œuvre éphémère et puissante de Land Art.

Images : Barbara Schroeder
Montage : Jane Kleis
Music : Elan par Fabien Tell
Vachers : Nathalie and Eric Bordenave

Arbre en pleurs
Le Banquet 2022 /// Abbaye de l'Escaladieu (Occitanie)