Herbi-corps
Landart /// Traces humance, Accous

Arbre en pleurs

Arbre en pleurs

Arbre en pleurs

Pendant une résidence artistique à Accous dans la vallée d’Aspe, j’ai remarqué sur un flanc de montagne, un chêne isolé quil trônait tel un phare au milieu d’une mer de bruyère pourpre.

Je suis montée à la rencontre de cet arbre qui me fascinait. Noirci et brûlé de l’intérieur, il continuait à pousser grâce à la sève de son écorce qui remontait jusqu’au bout des jeunes branches. Elle lui donnait une incroyable force de vie. L’arbre avait été victime des flammes du dernier brûlage pastoral, communément appelé « écobuage ». Cette technique d’entretien et de régénération des pâturages utilise le feu durant la période de repos végétatif pour brûler la partie aérienne de la végétation. Elle participe ainsi à l’entretien et au maintien des espaces pastoraux, et permet de renouveler et diversifier les ressources de la faune et de la flore.
Avec l’aide d’un guide d’escalade, j’ai suspendu aux branches, trois rangées de porcelaines pour illustrer à la fois la vitalité de ce chêne avec son lien à la terre, et sa souffrance. De loin, les porcelaines évoquent des larmes blanches au milieu du paysage d’automne.

Ce qui m’intéresse dans cette installation, c’est de révéler grâce à l’apesanteur des porcelaines, un mouvement ascendant ou descendant, selon l’endroit où nous nous plaçons.

Dans chaque lieu où je dispose mes constellations, le spectateur est obligé de réfléchir différemment sur l’espace. C’est un processus actif mis en jeu par le matériau. L’intention est d’amener le regard dans la sculpture. Et une fois la sculpture en place, l’espace est perçu en fonction d’elle.

Photos : Caroline Bentz

 

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